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2005-12-19 00:00
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Made in Korea


Si vous êtes un joueur de jeux vidéo, vous n’êtes pas sans savoir que la plupart des productions actuelles sont pour une grande majorité des créations européennes, japonaises ou américaines. Pourtant, quelque part en Corée du Sud, une poignée d’irréductibles développent des jeux PC depuis le début des années 1990...



Le style graphique est vraiment à part. Tantôt à mi-chemin entre manga et BD taiwanaise, tantôt en Super Deformed (ces personnages avec de grosses têtes et de petits corps). Si la prédominance du character design américain (genre comics) dans les jeux sur PC vous excède, pourquoi ne pas tenter l’expérience ? Primitive Wars (de Wizard Soft) est parfait pour vous initier. Lancé en France en octobre 2001 (au prix neuf de 30 € seulement), vous devriez le trouver pour une somme encore plus modique d’occasion. Très heroic fantasy, ce jeu de stratégie en temps réel vous propose tout ce qui a fait le succès du genre (choix entre plusieurs races, collectes de ressources, etc.) plus de nombreuses innovations : l’attribution de points d’expérience à ses escouades de personnages (système emprunté aux RPG), l’introduction de mission « intelligente » avec un personnage très puissant en solitaire (à la Diablo-like), etc. Le système de points de vie prend en compte le temps de guérison des soldats. Les animaux tués sur la carte se transforment en réserves de nourritures.



Des RPG comme Dragon ­Raja (deuxième jeu on-line/ à Taiwan) ou Helbreath ont beaucoup de succès dans toute l’Asie et au-delà. Ce dernier est même totalement gratuit ! En 3D isométriques, ce MMORPG (encore en version beta) vous entraîne dans une guerre sanguinaire entre deux villes, Aresden et Elvine. Le nombre d’avatars possibles est énorme et les items gagnés (tuniques, armes, etc.) changent l’apparence de votre personnage. De plus, un level supplémentaire pour votre héros ne signifie pas forcément « taper plus fort » pour lui. Par exemple, vous ne pouvez pas « crier » (pour vous adresser à la cantonade) avant d’obtenir une certaine quantité de points d’expérience. De même vous devez être « niveau 5 » pour vous engager dans une des deux armées. Si vous tuez des gens de votre ville, vous pouvez aller en prison et briguer la caste d’Assassin. On s’y croirait !

On n’a pas d’argent mais...
Les Coréens ne disposent pas de la puissance financière du voisin japonais. Des boîtes de développement s’étaient même regroupées pour louer un emplacement à l’ECTS 2001 et faire leur chaleureuse promo (Game Infinity, par exemple, est la réunion de 22 entreprises avec un catalogue commun). Les Coréens sont présents sur beaucoup de plates-formes (voir encadré), mais la préférence au PC n’est pas innocente, car cette machine ne nécessite pas l’achat coûteux d’un kit de développement. De plus, les Coréens du sud misent à fond sur le on-line. Il est vrai que l’ADSL est roi là-bas, les manifestations de jeux en réseau (comme la coupe du monde des jeux vidéo) sont nombreuses et les autochtones sont loin d’être les plus mauvais. Pas étonnant que la plupart des jeux créés soient très portés vers le multi-joueurs : Diablo-like, Tactical RPG, MMORPG, jeu d’action militaire en 3D, etc. Mais le genre le plus prolifique est le RTS. À l’instar des productions « historiques » des Japonais, 1000 Years : Endless War est inspiré des guerres civiles que le pays a connues au huitième siècle entre les trois royaumes se disputant la péninsule.



On trouve aussi plus farfelu. Dans le catalogue de Cenozoïc, il y a la première simulation de football où l’on peut jouer en réseau à vingt-deux ! Même si graphiquement, le titre ne rivalise pas avec les derniers ISS ou FIFA, on peut saluer la performance : ces deux jeux n’autorisent pas plus de huit joueurs simultanément sur le net !
La plupart des jeux uniquement jouables en ligne n’ont pas besoin de grosses configurations (le pouvoir d’achat des Coréens y est pour quelque chose). Autre bon point, la plupart des softs sont jouables dans la langue de Shakespeare. Et ce n’est que le début de l’invasion européenne : suite au bon accueil du public lors de L’ECTS, Phantagram (qui a commencé en 1994 sur MSX) a décidé d’installer des bureaux en Allemagne. On attend aussi de voir débarquer chez nous des titres prometteurs comme Kingdom Under Fire ou Shining Lore (également annoncés sur Xbox).

Rivalité et petits emprunts
De l’intitulé des billets de la Coupe du Monde au problème des manuels scolaires taxés (à tort ou à raison) de négationnisme, la rivalité qui oppose le Japon et la Corée n’est pas nouvelle. Certains jeux vidéo japonais sont absents des magasins dans la péninsule (sauf quelques-uns, édités par des boîtes autochtones). Pis, des consoles sont interdites, les Coréens bloquant les importations. Dans ce contexte, il ne faut pas s’étonner de voir ce pays aussi prolifique et regorger d’ingéniosité pour créer « sa différence ». Les développeurs créent leurs moteurs 3D « maison », des jeux où ordinateurs et téléphones portables sont complémentaires, etc. Certaines sociétés misent aussi sur l’utilisation de la reconnaissance vocale. Mais les Coréens s’intéressent logiquement à ce qui marche commercialement, et lorgnent donc un peu sur la copie des voisins. Au détour d’une présentation de presse, on se rend compte que parfois le character design des jeux est un peu pompé sur celui de certains titres japonais à succès. Ainsi, la police d’écriture de Final Tactics 2 est très similaire à celle de Final Fantasy Tactics, le hit de SquareSoft. Pourtant la société créatrice du jeu (Esofnet) est aussi responsable de la conversion de Grandia 2 et de Y’s Eternal sur PC (des blockbusters de célèbres boîtes de développement nipponnes, Game Arts et Falcom) !



Sexe et religion
Comme au pays du soleil levant, les jeux de « drague » ont aussi leur place. On trouve aussi des adaptations de mangas locaux comme Uniminipet, une copie de Pokémon à peine masquée ! Des jeux éducatifs font aussi leur apparition. Il y a les « Education RPG », nouveau style de logiciels pour apprendre les bonnes manières aux enfants. On trouve également des programmes pour se familiariser avec l’anglais. Dernière anecdote : Bible Quizz Game, ou comment enseigner objectivement (sic !) la parole du petit Jésus !
Benoît B. et Zoop






[table]Sur tous les fronts !
La Corée est également sur le front des téléphones portables et des consoles de poche. Allant défier Nintendo sur ses propres terres, les Coréens nous proposent la GamePark 32, une console avec des caractéristiques qui feraient pâlir une GBA ! Les créatifs d’AmuseWorld ont, quant à eux, inventé la relève du célèbre Dance Dance Revolution, EZ 2 Dancer. Le hit de Konami est même complètement passé au second plan dans les salles d’arcade londoniennes. Le petit nouveau dispose de capteurs pour les mains en plus de ceux pour les pieds, l’impression de danser est décuplée, tout comme les calories perdues ! Toujours en arcade, après la fermeture de SNK, certaines boîtes ont racheté des licences comme King of Fighters ou Metal Slug pour continuer à exploiter le standard MVS (un des meilleurs rapports prix/rentabilité pour les développeurs et les gérants de salles). Enfin, pour votre salon, sachez que Cenozoic prépare le premier jeu coréen sur PS2, Pangea.[/table]



[table]Les inventeurs du Gam*Boy !
Le saviez-vous ? La Sega Master System fut commercialisée en Corée par Samsung, sous le nom de Gam*Boy (avant le Game Boy de Nintendo !). Alors que la machine est abandonnée depuis longtemps au Japon, son pays d’origine, Samsung distribue les jeux européens avec des packaging et manuels localisés. Mais, surtout, on peut aussi y trouver une poignée de jeux originaux comme Dodgeball King ou Sangokushi III. Enfin, les pirates locaux ne se sont pas gênés pour commercialiser des cartouches comprenant des jeux MSX, avec des compilations comportant parfois plusieurs dizaines de jeux !



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Article paru dans Le Virus Informatique n°21.



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